L’apprentissage de la marche peut être comparé à la croissance d’un arbre : il faut des racines fortes pour développer des branches solides.
En pratique, la majorité des enfants parviennent à marcher en passant successivement par toutes les étapes du développement : à partir de la position sur le dos, le bébé se retourne sur le côté, puis sur le ventre. De là, il découvre le ramper, puis il s’installe à quatre pattes. C’est d’ailleurs à partir de cette position qu’il trouvera comment s’asseoir au sol de façon autonome. Ces déplacements se feront ainsi pendant plusieurs semaines. Puis, l’enfant passe à genoux et en prenant appui sur un support à sa hauteur, il découvre la position du « chevalier servant ». Ainsi, il réussit à se mettre debout. A partir de là, il explore son équilibre, retourne au sol puis se relève, se déplace sur le côté le long des meubles. Dès qu’il a confiance en lui, il se lâche pour faire ses premiers pas !
Chaque enfant peut passer par ces différentes étapes si on lui offre un environnement adapté et des expériences sensori-motrices variées. A l’image des athlètes, chaque acquisition avant la marche nécessite un entrainement régulier pour développer sa motricité future.
Cette succession d’étapes dépend de plusieurs éléments :
- De la maturation du cerveau
- Des compétences propres à l’enfant
- Du milieu écologique
- Du comportement bienveillant des proches de l’enfant
Les acquisitions se font en trois phases :
- La découverte du corps
Les positions sur le dos et sur le ventre sont des positions de repos.
L’enfant découvre ensuite la position sur le côté, ce qui lui permet de saisir les jouets posés près de lui.
Il est important de retenir que la position sur le ventre est fondamentale pour acquérir une bonne musculature du dos et renforcer les appuis sur les bras et les mains. Ainsi, cette position doit être proposée quotidiennement, et cela dès la naissance (sur des temps d’éveil) pour qu’elle soit le plus confortable possible.
- La découverte de l’espace
C’est grâce aux retournements que l’enfant peut passer du dos sur le ventre et du ventre sur le dos. Ainsi, il est libre de changer sa position par lui-même mais aussi de commencer à se déplacer.
Le ramper est le premier déplacement vers l’avant.
Le quatre pattes est un mode de déplacement très riche pour le développement global de l’enfant et particulièrement pour la mise en place des coordinations motrices.
C’est à cette période que nous sommes tentés d’installer notre bébé en position assise, mais attention il est important de ne pas installer l’enfant dans une position dont il ne sait pas sortir de lui-même, et ce particulièrement pour la position assise! D’ailleurs, quoi de plus merveilleux que de voir un enfant explorer l’espace autour de lui en rampant ou à quatre pattes plutôt que de voir un enfant totalement figé et coincé en position assise. Alors laissons les bébés bouger librement au sol !
- La découverte de la verticalité
A partir du quatre pattes, le bébé se met assis puis à genoux et dans les positions intermédiaires pour s’installer debout. Cela lui permet de découvrir par la suite la marche autonome.
La richesse de toutes ces étapes offre à l’enfant de nombreux atouts pour construire un développement psychomoteur harmonieux.
Regardez comme ces photos témoignent du plaisir qu’ont ces enfants à se mouvoir et à découvrir leur corps !
Toutefois….
Certains enfants présentent des difficultés transitoires sans que celles-ci soient forcément liées à une pathologie.
Il est important de repérer les signes d’alerte suivants pour écarter cette dernière hypothèse et proposer à l’enfant un accompagnement adapté, afin de favoriser la découverte de ces étapes et éviter l’installation de schémas moteurs inadaptés.
- Hypertonie : le bébé se cambre, sa tête est en arrière, il montre des difficultés pour fléchir les membres…
- Hypotonie : le bébé est décrit comme « mou », « trop » calme, manquant de force. Il a des difficultés à redresser sa tête…
- Plagiocéphalie: du fait de la déformation crânienne, il n’est à l’aise que d’un seul côté (rotation de la tête, exploration, retournements…).
- Agitation excessive : le bébé veut toujours bouger, montre des difficultés à se lover dans les bras, pousse sur ses jambes pour se redresser…
- Enfant figé en position assise : peu d’exploration, ne peut sortir seul de cette position.
- Déplacement sur les fesses ou sur 3 appuis : l’enfant n’a peut-être pas acquis ni le ramper ni le 4 pattes.
- Dépendance à l’adulte pour la marche : le bébé ne « veut pas » lâcher la main de l’adulte
- Marche sur la pointe des pieds
Si l’un de ces signes vous interpelle chez votre enfant, n’hésitez pas à en parler à votre médecin. Il vous orientera surement vers un professionnel formé (psychomotriciens, kinésithérapeutes).
One thought on “Le développement moteur du bébé”
Merci pour cet article !
Nous avons parfois tendance à vouloir aider nos petits à acquérir certaines postures, par exemple le fait de s’asseoir, alors qu’il faut vraiment laisser faire la nature !
Merci encore